Les observations de la CEDEC sur l’emploi des jeunes adressées au Comité parlementaire HUMA

Les observations de la CEDEC sur l'emploi des jeunes adressées au Comité parlementaire HUMA
Le 2 octobre 2025, le président-directeur général de la CEDEC, John Buck, s’est adressé au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (HUMA) sur la possibilité de renforcer l’emploi chez les jeunes au moment où surviennent des changements économiques majeurs et des changements sur le marché du travail caractérisés par une migration mondiale, une population vieillissante et des changements technologiques rapides.
Monsieur le président, honorables membres du comité,
Merci de m’avoir invité à contribuer à cette étude critique sur l’emploi des jeunes. Je me nomme John Buck et je suis le président-directeur général de la Corporation d’employabilité et de développement économique communautaire (CEDEC). La CEDEC est responsable du développement économique de la communauté de langue officielle en situation minoritaire du Québec (CLOSMQ).
Alors que mon attention aujourd’hui se porte sur la CLOSMQ, je pense que les défis auxquels nous sommes confrontés, ainsi que les solutions que nous promouvons, ont une pertinence évidente pour les jeunes de tout le Canada.
LE PAYSAGE
Les jeunes anglophones au Québec représentent 256 835 individus âgés de 15 à 29. Ils représentent 20,5 % de la population anglophone, comparativement à 16,3 % pour les francophones. Les jeunes anglophones sont plus jeunes, plus diversifiés—43 % d’entre eux se déclarent comme faisant partie de minorités visibles comparativement à 17 % des jeunes francophones.
Les statistiques pointent vers de sérieux défis en matière d’emploi chez les jeunes.
- Le taux d’emploi : 56,1 % pour les jeunes anglophones, soit près de six points de moins que les francophones.
- Le taux de chômage : 14,4 % comparé à 9,0 % pour les francophones.
- Le niveau de scolarisation : Près de la moitié (49,6 %) ont seulement une éducation de niveau secondaire ou moins. Les jeunes anglophones accusent systématiquement un retard par rapport à leurs pairs francophones en matière de formation professionnelle et technique.
Ces chiffres indiquent une tendance préoccupante dans les transitions de l’école au travail. De nombreux jeunes quittent l’éducation sans avoir des compétences prêtes pour le marché du travail; ils mettent plus de temps à trouver un emploi intéressant ou ils sont sous-employés dans des emplois à temps partiel ou instables. Le rapport Failure to Launch de Deloitte rédigé en 2024, qui fut commandé par le King’s Trust Canada, nous rappelle les pertes de salaires, de recettes fiscales et de productivité à long terme que cette situation représente.
LES DÉFIS
Les défis sont importants
- La discordance des compétences entre ce que les écoles offrent et ce dont les employeurs ont besoin.
- Des réseaux d’emploi plus faibles pour les jeunes anglophones pour se connecter au marché du travail.
- Inégalités régionales, où, dans des endroits comme la Gaspésie ou le Nord-du-Québec, le taux de chômage des jeunes anglophones est bien au-dessus de la moyenne provinciale
PRENDRE DES MESURES COLLABORATIVES
À la CEDEC, nous agissons de manière coordonnée sur trois fronts.
1. La recherche appliquée
La CEDEC a lancé une étude internationale comparative sur les meilleures pratiques en matière de lien entre l’éducation et la formation et la demande du marché du travail. Nous examinons des modèles au Canada, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Scandinavie.
Nous publierons nos conclusions préliminaires en novembre et les partagerons avec le gouvernement du Canada et je serais ravi de les fournir à ce comité. Les conclusions informeront la Stratégie de développement de la main-d’œuvre de la CLOSMQ; cependant, les leçons apprises s’étendront au-delà du Québec, car des problèmes, tels que le sous-emploi, les inadéquations des compétences et les transitions difficiles de l’école au travail, sont courants dans toutes les provinces.
2. L’écosystème de développement économique collaboratif de la CLOSMQ
En second lieu, nous développons l’écosystème de développement économique collaboratif. Ce mécanisme communautaire rassemble des acteurs publics, privés et de la société civile qui sont dévoués au renforcement du développement de la main-d’œuvre et de la participation au marché du travail. Les principaux objectifs comprennent :
- Établir un meilleur lien entre les chercheurs d’emploi, les institutions de formation et les employeurs.
- Renforcer la collaboration et la responsabilité collective pour produire des placements professionnels, réduire le chômage et augmenter les revenus.
- Améliorer l’information sur le marché du travail afin que les jeunes, les éducateurs et les employeurs prennent de meilleures décisions.
3. La mise en œuvre pratique – l’IDCSAE
Finalement, la CEDEC est sur le point de lancer l’Initiative de développement de la capacité et de services d’aide à l’emploi (IDCSAE).
L’IDCSAE relie un continuum coordonné de fournisseurs de services d’aide à l’emploi à travers la province. Il intègre l’information sur le marché du travail opportune, une plateforme provinciale de placement de talents alimentée sur l’IA et un solide cadre de mesure de la performance qui relie tout notre travail à la production de résultats tangibles.
Pour les jeunes, cela signifie un meilleur accès aux parcours professionnels, des liens plus solides avec les employeurs et des services qui les aident non seulement à trouver un emploi, mais aussi à bâtir des carrières durables au Québec
CONCLUSION
En conclusion, je tiens à souligner trois points :
1. Les résultats du marché du travail chez les jeunes anglophones accusent un retard important par rapport à leurs pairs francophones.
2. L’inaction signifie une perte de revenus, de productivité et une cohésion sociale affaiblie.
3. La CEDEC applique des solutions novatrices basées sur des données probantes grâce à la recherche, au développement de l’écosystème et au déploiement de l’IDCSAE.
En associant le développement de la main-d’œuvre directement à la participation au marché du travail, nous pouvons nous assurer que les jeunes anglophones obtiennent de bons emplois, bâtissent des carrières tournées vers l’avenir et contribuent pleinement à notre économie commune.
Merci.

Financé par le Fonds d’habilitation pour les communautés de langue officielle en situation minoritaire et par le gouvernement du Canada.